Aller au contenu
Facebook Instagram Youtube
Me
Rechercher
Fermer
Logo Irruption
Je soutiens

Pays à l’arrêt pour les congés payés (1936)

Contexte

En Belgique, la pratique des congés reste marginale avant 1936 et ne se diffuse que dans le secteur des services. L’utilité du temps libre pour les masses ouvrières, considérées comme immatures, est d’ailleurs régulièrement remise en cause par les classes dominantes. Au niveau économique, le milieu des années 30 signe le retour de la prospérité. Néanmoins, la Grande Dépression qui fait suite au Krach de 1929 a laissé des traces. La montée de l’extrême droite, le chômage et les mouvements sociaux créent une forte tension politique et sociale. En mai 1936, les élections nationales débouchent sur une victoire des partis nationalistes et d’extrême droite : Rex, au sud du Royaume et le Verdinaso, au nord. La démocratie vacille.

Évènements

Le 2 juin 1936, c’est dans cette atmosphère tendue que les dockers du port d’Anvers se mettent en grève. Celles-ci ont une forte connotation antifasciste. Inspirée par les grèves du Front populaire qui se déroulent en France et qui aboutissent à de grandes avancées sociales, le mouvement se prolonge en Wallonie. Bientôt, plus de 600.000 ouvriers et ouvrières arrêtent de travailler à travers tout le pays. La grève est générale. Les syndicats mettent en avant quatre revendications majeures : la fixation d’un salaire minimum, la semaine des 40 heures, une garantie légale de la liberté syndicale et des congés payés. C’est la première fois dans l’histoire du syndicalisme belge que les deux grands syndicats signent un texte commun. Le mouvement débouche sur la création d’une instance de concertation sociale entre représentants syndicaux, patronaux et gouvernementaux : la Conférence Nationale du travail (CNT). Au vu de l’important rapport de force enclenché, toutes les revendications syndicales seront satisfaites.

Impact

La grève de 1936 reste inscrite dans les souvenirs comme celle d’une grande victoire ouvrière. Les organisations syndicales en sortent renforcées. Le mouvement ouvrier a en effet arraché une augmentation salariale de 7 %, la semaine des 40 heures, des congés payés de minimum 6 jours par an, une assurance-maladie et une augmentation des allocations familiales. À l’été 1936, des centaines de milliers de travailleur.euse.s connaîtront les joies des premières vacances. Ces acquis gagnés par la lutte en 1936, constituent la base de notre sécurité sociale actuelle.

Sources

Centre d’Animation et de Recherche en Histoire Ouvrière et Populaire. (2020). L’HISTOIRE SOCIALE DE LA BELGIQUE.

Solidaire. (2015). La grève de 1936 : comment les travailleurs belges ont fondé la sécurité     sociale

Solidaire. (2016). 1936 : les travailleurs à la conquête du temps.

Tilly, P. (2016). Les congés payés, une véritable révolution. ANALYSE DE L’IHOES N° 166

Partage cet article sur Facebook
Retour aux articles
Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures

À propos

Les dernières actus

Soutenir Irruption

Contact

Rapport d’activité

Irruption est un web média engagé et autogéré qui couvre les mouvements sociaux et environnementaux en Belgique francophone.

Instagram Facebook-f Youtube
  • À propos
  • Les dernières actus
  • Mémoire des luttes
  • Mouvements
  • Fissures
  • Contact
  • Soutenir Irruption
Menu
  • À propos
  • Les dernières actus
  • Mémoire des luttes
  • Mouvements
  • Fissures
  • Contact
  • Soutenir Irruption